Au festival international du cirque de Monte-Carlo, "un orchestre avec des musiciens venus de toute l'Europe"

Jusqu’au 29 janvier, la 45ème édition du Festival international du cirque de Monte-Carlo accueille des dizaines de numéros de jongleurs, clowns, équilibristes et animaux… mais aussi un orchestre, au rôle primordial.

©Festival du cirque Monte Carlo

Des musiciens en smoking, en surplomb et en retrait de la piste, accompagnent les différents numéros des « trois piliers du cirque traditionnel » que sont les acrobates, les clowns et les animaux. Dans les arts du cirque, l’orchestre habille et accompagne les numéros. « Comme dans le spectacle vivant, la musique live est importante », relève ainsi Sebastian Huechtebrock, assistant à la direction artistique du Festival international du cirque de Monte-Carlo qui, après deux annulations dans un contexte de pandémie, signe son grand retour en ce mois de janvier 2023.

C’est ainsi que dès sa création, en 1974 par le Prince Rainier de Monaco, le Festival International du cirque de Monte-Carlo, a disposé d’un orchestre. Il s’agit d’« un orchestre de gala » : les treize musiciens travaillent, en effet, par ailleurs pour des théâtres ou sur des concerts. « Les musiciens viennent de toute l’Europe, la plupart d’entre eux travaillent avec nous depuis 20 ans. Nous avons besoin de cette expérience ». 
 

« UNE PART D’IMPROVISATION DE LA PART DES MUSICIENS »

« L’orchestre a un rôle particulièrement important pour les numéros avec les clowns et ou avec des animaux car il y alors une part d’improvisation de la part des musiciens », souligne Sebastian Huechtebrock. Un rebond sur la batterie pour ponctuer une blague de clown, un morceau de musique repris aussitôt pour permettre au magicien ou à l’acrobate de recommencer son numéro après un raté… l’orchestre est un appui pour les artistes sur la piste.

Pendant vingt ans, c’est le maestro suisse, Reto Parolari, spécialiste et compositeur de musique de cirque, qui a dirigé l’orchestre. Après sa disparition en 2019, c’est l’ancien batteur de l’orchestre, Vladimir Jäggi, qui a repris la baguette. 

« LORSQU’IL Y A DE LA BONNE MUSIQUE, ON VOIT LE PUBLIC RÉAGIR »

Alors que dimanche 22 janvier, le jury présidé par Caroline de Monaco a dévoilé son palmarès pour la 45ème édition, la musique fait partie des critères d’évaluation explique Sebastian Huechtebrock : « Le jury évalue à la fois le travail et le degré de difficulté mais aussi la présentation, ce qui inclut la musique, la mise en scène, la lumière, les costumes… ».

L’unique Clown d’or de cette édition a ainsi été décerné à l’Allemand René Casselly Junior et ses deux partenaires Merrylu Casselly et Quincy Azzario pour leur numéro mêlant dressage de chevaux et acrobaties. Dimanche soir, sous le Chapiteau De Fontvieille, les acrobaties comme le double saut périlleux arrière propulsé par le cheval a séduit le jury et le public. Mais la finition du numéro accompagné par l’orchestre sur des musiques de comédies musicales comme Roméo et Juliette Le Fantôme de l'Opéra, qui a nécessité des jours de préparation, a également joué.

« Lorsqu’il y a de la bonne musique, des beaux costumes, on voit le public réagir », souligne Sebastian Huechtebrock qui déplore que la musique enregistrée et l’absence d’orchestre, trop générateur de frais, tendent à se généraliser sous les chapiteaux. Durant l'âge d'or du cirque, dans les années 20, les orchestres de cirque pouvaient compter jusqu’à une cinquantaine ou soixantaine de musiciens. La vie de cirque n’est pas pour tout le monde, et pas pour tous les musiciens concède-t-il en relevant que beaucoup de musiciens de l'orchestre viennent des pays de l’Est. Mais les habitués et connaisseurs du cirque le savent : les petits signes, depuis la piste, d’un acrobate, d’un dompteur, ou d’un clown à l’adresse du chef d’orchestre pour s’accorder au fil d’un numéro sont une « des joies » de ce spectacle vivant. 

Publié le 26 janvier 2023