Le festival Jazz sur Seine a tenu en octobre sa treizième édition en Île-de-France. Vincent Bessières, son président, revient sur le rôle central de ce festival sans frontières qui, en mettant en lumière artistes, lieux emblématiques et nouvelles scènes, ravive la flamme de Paris, capitale du jazz.

Cent quatre-vingts concerts (dont 18 showcases gratuits) dans 25 clubs répartis sur le territoire francilien ! Du 11 au 26 octobre, le festival Jazz sur Seine a réuni pas moins de 450 artistes et plus de 13 000 mordus.
Allant de la tradition à l’avant-garde, dans un foisonnement assumé, le festival affiche fièrement sa devise : « un festival fait par les clubs pour les clubs ». « Salles mythiques, lieux plus récents orientés vers l’innovation, bars, restaurants, opérateurs…, l’éclectisme des clubs résonne avec l’engagement en faveur de cette musique à laquelle la capitale française est attachée depuis le début du 20ᵉ siècle », se félicite le directeur territorial de Paris à la Sacem, Pascal Lefevre. « La part belle faite aux musiciens et créateurs, dont une majorité de Français, explique aussi notre soutien, d’autant que la nouvelle génération y est très représentée. »
Vincent Bessières, le président de ce festival atypique et de l’association Paris Jazz Club qui défend le genre dans le paysage culturel francilien, revient sur l’importance de ce temps fort, baromètre de la vitalité du jazz. Entretien.
Comment définir Jazz en Seine ?
C’est un festival pantagruélique. C’est pour moi l’événement jazz qui a la plus large et la plus éclectique programmation en France. Il n’y a aucune frontière : on représente toutes les formes de jazz en s’appuyant sur les identités de chacun des lieux, de La Cave du Jazz à La Seine Musicale.
L’idée : que l’ensemble de ces diffuseurs s’associe pour créer leur propre festival. Notre rôle est d’inciter à la curiosité et à la mobilité du public, grâce notamment à un pass trois concerts pour trois lieux différents. On dit aux gens : il y a du jazz près de chez vous, poussez les portes !
Quelle place occupe aujourd’hui Paris dans l’imaginaire des artistes ?
Paris continue à être l’une des capitales mondiales du jazz. Elle n’attire pas que des musiciens américains, comme le pianiste Richard Sears qui s’y est récemment installé, certains des plus grands musiciens cubains y habitent, à l’instar de Rolando Luna !
C’est aussi ce brassage culturel qui fait la richesse de ce festival. Avec des clubs comme Le Baiser Salé, ouvert aux musiciens afro-cubains, caribéens ou d’Afrique de l’Ouest, ou le New Morning, situé dans un quartier cosmopolite du 10ᵉ, on obtient un florilège de talents d’une diversité considérable.
Dites-nous un mot de French Quarter, un événement récurrent organisé par Paris Jazz Club ?
Il s’agit d’une opération – soutenue par la Sacem – d’aide à l’export des musiciens de jazz installés en France.
En janvier 2025, nous emmènerons une sélection d’ensembles de jazz à New York dans le cadre du Winter Jazzfest, un festival d’émergence et de repérage. Le but : créer des connexions entre des artistes capables de se démarquer à l’international et des programmateurs venus du monde entier. Une belle découverte en perspective !
Publié le 09 décembre 2024