Dans deux salles, la structure propose près de 80 concerts par saison et deux festivals en direction du jeune public.
Au dernier étage du complexe du Baron, situé au-dessus d’une patinoire, le lieu n’attire pas l’attention. Mais après avoir poussé les portes, nous pénétrons dans un club, pas très haut de plafond, un peu comme en Angleterre. Il est chargé d’histoire. Ici, les adeptes de rock, musiques électroniques, chanson, hip hop ou de reggae ont vécu des concerts et des rencontres inoubliables.
Inaugurée le 12 mars 1999 à Orléans, l’infrastructure a officiellement été labellisée salle de musiques actuelles. Insonorisée et gérée par l'association Antirouille, pour le compte de la ville d’Orléans, l'Astrolabe prend vite son envol. A peine un an plus tard, la salle reçoit la première tournée de Muse. Après le concert, les spectateurs qui partageaient un verre avec le chanteur Matthew Bellamy, âgé alors de 22 ans, ne se doutaient certainement pas que le groupe qu’il avait formé avec ses copains inscrirait son nom dans l'histoire du rock progressif britannique et international.
En mars 2011, après un passage aux Transmusicales de Rennes, un belge se lance dans une tournée de plus de 30 dates. Il s’appelle Stromae, qui signifie maestro en verlan. Le jeune homme, qui vient de fêter ses 26 ans, débarque en résidence à Orléans avec ses musiciens et son décor pour préparer en son premier spectacle. « C’est un luxe de passer plusieurs jours ici pour être au point le jour J. J’espère que le public aimera ce que l’on fait ! » déclare alors l’artiste à L’Astrolabe TV.
Christine and the Queens, Jain, Angèle, Lomepal, Roméo Elvis, et bien d’autres ont essuyé les plâtres dans la salle orléanaise. Autant de premières fois qui ravissent le directeur de la structure Frédéric Robbe : « L’Astrolabe est un lieu attentif à l’émergence des artistes, dans une vraie diversité esthétique. Si nous ne nous intéressions qu’à ce qui marche fort en ce moment, 90 % de notre programmation serait rap. Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes soucieux de la diversité des esthétiques et des multiples publics. Nous regardons aussi ce qui se produit sur notre territoire et répondons volontiers à des demandes de producteurs qui ont besoin d’espace pour faire travailler leurs artistes »
Partenaire de la Sacem, la structure comprend deux salles et un bar : l’Astrolabe, d’une capacité de 620 spectateurs et l’Astroclub qui peut contenir jusqu’à 220 personnes. « Le club peut faire office de bar pour l’après-concert ou de salle. Ce qui nous permet de faire des propositions adaptées aux artistes émergents. On joue sur les jauges pour qu’ils puissent ressentir un maximum d’énergie et de proximité. Nos scènes sont un peu des ateliers » analyse Frédéric Robbe.
Des festivals pour le public de demain
Durant toute l’année, L’Astrolabe multiplie aussi les projets de sensibilisation grâce à des actions hors les murs auprès de publics souffrant de handicap ou incarcérés. Et, elle forme également, depuis 10 ans, le public de demain grâce au festival « Hey Gamins ! ».
« Nous proposons à chaque fois de la musique, des spectacles, des animations spécialement pour les enfants et une grande fête pour toute la famille dans le cadre enchanteur de la base de loisirs de Chécy. Nous permettons aux parents de faire vivre à leurs enfants leur premier festival » explique Frédéric Robbe.
Dans cette continuité, L’Astrolabe a créé, il y a sept ans, « Hop Pop Hop », un festival entièrement dédié à l’émergence. Les familles peuvent s’y rendre avec leurs ados « Nous voulons accompagner notre public à tous les niveaux d’âge pour qu’il nous fasse confiance car notre jauge ne nous permet pas de programmer que des têtes d’affiches ! » reconnait le directeur des lieux.
Les spectateurs pourront donc venir traquer les vedettes de demain aux univers musicaux hybrides et précurseurs les 16 et 17 septembre prochains. « C’est le partage des tendances inédites. Deux jours de danse, de fête et de vibrations dans 4 lieux de la ville : le Jardin de l’Évêché, la Salle de l’Institut, le Campo Santo et la salle Barrault de La Scène Nationale » ajoute Frédéric Robbe.
Le public ne s’y trompe pas. Les deux jours sont complets. Plus de 6000 personnes assisteront en deux jours à une quarantaine de concerts. Cette année « Hop Pop Hop » met en place un tarif à 10 € par jour pour les moins de 16 ans afin permettre aux plus jeunes de faire la fête et de découvrir de nouveaux artistes. « C’est important car la pandémie est passée par là. Le public qui se déplaçait aux concerts s’est retrouvé avec du temps de libre. Et, il a changé son mode de consommation culturelle. Certains se sont abonnés à des services de streaming comme Netflix qui propose une sélection de séries TV, de films, de documentaires et autres programmes musicaux. Forcément, nous avons perdu des spectateurs en route. Il faudra du temps pour les retrouver tous. Mais nous sommes optimistes. Rien ne remplace un concert dans une salle ! » assure le directeur de L’Astrolabe.
Christian Panvert
Publié le 21 juin 2022