Depuis 2017, ce festival de musique fondé par la chanteuse Zaz cultive son identité éco-citoyenne, son engagement éco-responsable et sa fibre locale dans un cadre exceptionnel à Saint-Péray, à la limite de l’Ardèche et de la Drôme. Lever de rideau sur la sixième édition.
« Je connais un lieu superbe… » Il y a quelques années lorsque la chanteuse Zaz fait part à son manager de l’époque de son souhait de monter un festival de musique réunissant toutes les associations engagées sur les questions de développement durable qu’elle fait régulièrement monter sur scène devant des milliers de personnes lors de ses tournées, ce dernier qui a des locaux dans la Drôme lui parle du Château de Crussol, à Saint-Péray. Sur place, la chanteuse a immédiatement un coup de cœur pour ce site historique et classé Natura 2000, à la limite de l’Ardèche. Ce qui relie la chanteuse qui a grandi à Tours à ce territoire ? « La nature et l’humain », a-t-elle expliqué sur France Bleu Drôme-Ardèche en expliquant « avoir pris une claque en découvrant ce lieu fou ».
POP-RAP, REGGAE, CHANSON FRANÇAISE… À CHAQUE JOUR, SON AMBIANCE
Depuis, les éditions se succèdent chaque début d’été. « La scène est située en contrebas du château du XIIè siècle avec la vallée du Rhône dans le dos, c’est magique », confirme Vincent Furgerot, le directeur des productions, en charge du développement du pôle événementiel chez Anthakarana, l'agence qui gère le Crussol Festival. La sixième édition aura lieu les 6, 7 et 8 juillet et, cette année, chaque date aura une couleur musicale différente. Le premier jour, la programmation sera très pop et rap entre la pop country futuriste d’Adé, le rappeur rennais Lujipeka ou encore le rappeur originaire de la Drôme Mes’Pri. Le 7 juillet sera placé sous le signe du reggae avec les groupes Groundation et The Prophecy, « des amis de Zaz venant de l’île Maurice » sans oublier Tiken Jah Fakoly. La dernière date, l’ambiance sera davantage « familiale » avec de la chanson ou variété française et des artistes comme Arthur H, Trois Cafés Gourmands, Aldebert et Melba.
UN FESTIVAL PRIMÉ POUR SON ÉCO-RESPONSABILITÉ
Mais festival éco-citoyen oblige, il y aura davantage que de la musique pour les festivaliers avec notamment, au cœur du festival, un « village des solutions », gratuit et en accès libre. On y trouvera des ONG et des associations, comme la fondation GoodPlanet, engagée sur les enjeux de l’eau, la biodiversité, l’énergie ou encore la gestion des déchets. Un passeport sera même proposé aux festivaliers à l’entrée du village pour le faire tamponner à chaque visite de stand, moyennant des réponses justes aux questions posées. La démarche s’inscrit dans le programme national Cap 2030 visant à sensibiliser et accélérer la transition énergétique et à atteindre la neutralité carbone. « Il s’agit d’éveiller les consciences de manière ludique et de voir comment faire face aux changements qui s’imposent à nous et avec quelles solutions », explique Vincent Furgerot. Un engagement désormais reconnu : en janvier dernier, lors du premier salon Objectif Green à Paris, le festival a été récompensé par le Trophée de l’événement éco-responsable pour ses actions.
PAS DE LOGES CLIMATISÉES POUR LES ARTISTES, MAIS UN LIEU SPLENDIDE
Qui sont les festivaliers, au nombre de 12 000 festivaliers en 2022 ? « C’est essentiellement un public de Drôme-Ardèche, très familial. Les plus jeunes ont deux ans, les plus vieux 80 ans », résume Vincent Furgerot. Il y a aussi les fidèles qui achètent leur billet dès le mois de décembre alors que la programmation n’a pas encore été annoncée.
Les artistes, eux aussi, semblent apprécier l’esprit de ce jeune festival : « on ne les accueille pas dans des loges climatisées mais sous des tentes-tippies où ils sont reçus avec soin et simplicité dans un lieu splendide », explique Vincent Furgerot. Au programme, en dehors des concerts : la visite des caves de vignerons de la région et le catering préparé sur place avec des produits locaux. Et Vincent Furgerot de préciser : « Les retours sont dithyrambiques ».
Publié le 01 juin 2023