L’auteur-compositeur et interprète rémois sort son nouveau projet, Mariposa, le 28 avril prochain. Premier extrait de ce cinquième album, Ton Étoile tourne déjà sur les ondes depuis quelques semaines. Un titre tout trouvé pour ce single qui illustre parfaitement la carrière de cet artiste, né sous de bons auspices.
Il est des moments où les planètes s’alignent, sans qu’on comprenne trop pourquoi. Ni comment. Il est des coups de téléphone qui propulsent parfois un artiste sur le devant de la scène.
Pour Barcella, le combiné sonne au début des années 2010. Au bout du fil, Vincent Blaviel, directeur artistique chez Jive Epic (Sony Music) : « J’arrive demain, je viens vous voir en avion ». Barcella, qui se produit alors sur la petite scène du Paléo Festival refuse de le rencontrer. « Je dis non, je dis que je suis bien comme je suis, et que je ne sais pas du tout si j’ai envie d’être en maison de disques », se souvient le rémois de 41 ans.
Un an plus tard, l’artiste, épaulé par sa cousine, avocate spécialisée dans les droits de la propriété intellectuelle et droits d’auteur, signe finalement chez Sony. S’ensuivent deux albums et des succès dont le titre Ma Douce, qui rencontre un succès populaire et rentre sur les playlists des grandes radios nationales : France Inter, Virgin, Europe 1, RTL… « Aux yeux du grand public, je suis vraiment né en 2012 », estime-t-il. Cette même année, il reçoit, excusez du peu, le Prix Barbara, remis par le ministère de la Culture.
Pourtant, Barcella a déjà à ce moment-là une petite carrière derrière lui. En Champagne-Ardenne, il démarre ses premiers concerts dès l’âge de quatorze ans, enchaîne les fêtes de la musique et les premières parties dans des bars rémois. C’est le début des années 90 où toute une génération de jeunes adolescents est marquée par la mort de Kurt Cobain, leader de Nirvana. « On s’est tous mis à la guitare », se marre Barcella.
De son vrai nom Mathieu Ladevèze, il doit se trouver un pseudo, pour la scène : « Barcella est le nom de famille de ma mère, qui a des origines italiennes », décrypte l’artiste. « Cela signifie « petite barque » en dialecte. J’aimais bien cette idée d’une embarcation modeste pour faire voyager les gens en chanson », explique-t-il.
En 2010, il sort en auto-production un premier album La Boîte à Musique, avec, précise-t-il, « l’aide des différentes structures qui le suivaient à ce moment-là, dont la Sacem ». Mais avant la musique, il y a l’amour des mots, transmis par sa mère, prof de Lettres et de théâtre. Tout petit déjà, Barcella imaginait des récits, des bandes-dessinées, des poèmes. Ce n’est pas un hasard si, en 2016, il crée à Reims, avec l’aide notamment de la Sacem, le Charabia Festival, consacré à la chanson française et à la poésie. Pas un hasard encore si, en juillet dernier, il fait monter sur la scène belge du Semo Festival, une artiste qui traduit en direct l’un de ses slams en langue des signes. Histoire de rendre ses mots accessibles à tous… et même aux enfants, puisqu’il est le créateur de Tournepouce, un conte musical destiné au jeune public.
L’APPEL DES SIRÈNES
S’il écrit pour lui, Barcella est aussi auteur pour les autres. « J’ai toujours eu envie de me prêter au jeu du morphisme. Surtout, d’écrire pour les femmes », explique Barcella. Luce, Zaz, Gaël Faure ou le jeune artiste toulousain Eyal figurent à son palmarès. Sans compter toute l’aventure autour du titre « Chant des sirènes », du duo Fréro Delavega. « La directrice artistique me dit que le groupe, qui avait déjà sorti quatre singles du précédent album, se concentrait sur le prochain projet. Mais qu’ils allaient quand même tenter un remix du « Chant des Sirènes » car le titre plaisait beaucoup à Fréro Delavega », se souvient Barcella. Le morceau sera un des plus gros succès de l’année 2015.
Sociétaire définitif de la Sacem, Barcella parle de la société de gestion collective comme d’un « partenaire historique, un allié institutionnel ». « Ils ont une écoute et une conscience aiguisée du métier. Ils m’ont toujours suivi dans la plupart de mes projets », confirme l’artiste qui a notamment bénéficié dans ses premières années d’un accompagnement à la professionnalisation.
Lui qui se dit intéressé par l’ossature administrative des métiers artistiques, estime « essentiel » de tout comprendre. « C’est un intérêt nécessaire, parce-que c’est la clé de ma liberté artistique », assure-t-il. Sur Mariposa, son prochain projet prévu pour fin avril, il tient tous les rôles : auteur, compositeur et interprète, évidemment, mais aussi producteur, éditeur, directeur artistique. Un cinquième album pour lequel il a bénéficié de l’intégralité de l’aide à l’autoproduction de la Sacem.
Déjà, des rendez-vous dans des grands médias sont programmés. « On a de nouveau un alignement des planètes », sourit Barcella. Vous avez dit bonne étoile ?
Publié le 17 avril 2023