Dans le quotidien de Lorène Moreau, déléguée régionale Sacem en Indre-et-Loire

Tout le monde connaît la Sacem, mais beaucoup moins le quotidien de celles et ceux qui la font. Des dizaines de personnes travaillent à la Sacem en région Centre et œuvrent à leur mission : permettre aux créateurs et créatrices de vivre. Rencontre avec Lorène Moreau, déléguée Sacem régionale en Indre-et-Loire.

Vous dirigez l’une des soixante délégations présentes sur le territoire. Quelles sont vos missions ?

Lorène Moreau : Avant tout, œuvrer à la mission principale de la Sacem depuis sa naissance en 1851 par des auteurs, compositeurs et éditeurs :  être une société de gestion collective qui perçoit les droits d’auteurs des œuvres qui sont diffusées ou reproduites avant de les répartir aux créateurs et créatrices de musique. Cela permet de décharger complètement l’artiste afin qu’il puisse continuer à créer et vivre de son travail. Car nous répartissons l’intégralité des sommes que nous avons collectées moins les frais de fonctionnement : sur un euro, la Sacem répartit plus de 85 centimes ! Localement, nous gérons près de 8 000 clients et collectons environ 4 millions € par an.

Il y a plus de 4500 créateurs membres de la Sacem en région Centre Cal de Loire, 1500 en Indre et Loire. Vous êtes souvent à leur contact...

Oui et c'est pour ça qu’il est primordial d’avoir un ancrage territorial. D’abord pour être au cœur des lieux qui diffusent de la musique et être près de nos clients qui doivent obtenir ce droit (c’est la loi) mais aussi de nos sociétaires. Nous sommes vingt-deux à travailler pour la Sacem en région Centre dont cinq à Tours. Il existe aussi des bureaux à Orléans et à Bourges.

Notre objectif est aussi de les aider à la création : En trois ans, nous avons soutenu plus de soixante-quinze projets musicaux, comme une aide à l’autoproduction.

La Sacem est le premier partenaire privé en France à soutenir la musique : aussi bien les créateurs que les diffuseurs. Nous avons soutenu 25 projets en action culturelle en 2023 dont des salles comme le Temps Machine et le Petit Faucheux, des festivals comme Yzeures and Rock ou Terres du son. Et nous finançons aussi des bars où la musique n’arrête pas de vivre ! Après la crise sanitaire, il fallait redynamiser les établissements organisateurs de concerts, qui ont beaucoup souffert. Nous avons mis en place le dispositif « Tous en live » qui permet de financer à hauteur de 250 € l’organisation d’un concert dans un café, hôtel ou restaurant. À titre d’exemple nous avons aidé, entre autres, L’Harmonium à Véretz, La Cabane à Vin à Chinon, Anime ta Dêm à Chemilly sur Dême ou le Buffet à Vallères.

Il est important qu’ils aient bien conscience de tous les avantages de la gestion collective. Comment voulez-vous, à titre personnel, aller demander à un commerçant, qui diffuse votre musique de vous rémunérer …

Les bureaux de la délégation d'Indre et Loire ©Sacem

Comment entrez-vous en contact avec les commerces qui diffusent de la musique ? 

 

Nous intervenons dès la création des commerces, notamment en démarchant les commerçants par courrier afin de leur expliquer les démarches à suivre s’ils ont l’intention de sonoriser leurs établissements. Nous pouvons aussi aller à leur rencontre. Concernant les organisateurs occasionnels de soirées dansantes ou de concerts par exemple, ils nous contactent pour déclarer leur évènement ou à défaut, nous les contactons après pour régulariser leur situation.

Nous avons aussi créé Sacem Connect. Une plateforme en ligne qui réunit des artistes, de tous les genres musicaux et de l’humour, intéressés pour se produire en région. Elle permet de les mettre en relation avec les clients organisateurs qui peuvent y laisser des offres. Nous créons ainsi du lien et du service.

Nous constatons qu’il y a pas mal de fantasmes autour de la Sacem, notamment sur les tarifs. Beaucoup pensent qu’ils sont exorbitants. Ce n’est pas le cas. Tous sont négociés, à la base, avec les groupements professionnels et les organisations syndicales. Prenons quelques exemples concrets : pour un coiffeur, le montant moyen des droits d’auteur est à partir de 17,72€HT par mois. Celui d’un magasin, à partir de 22,31€HT par mois. Une discothèque paie un pourcentage calculé sur le chiffre d’affaires entre 1,65% et 2,73%. Les commerçants peuvent souscrire et contracter en ligne. Quand, nos interlocuteurs comprennent que les droits d’auteurs payés ne sont pas des taxes de plus, alors ils ne nous voient plus de la même façon. La Sacem a une mission : permettre aux créateurs de vivre.

 

L’équipe de Sacem de Tours accueille les créateurs et les clients du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h. Elle est également joignable 7/7 et 24/24 via le portail Internet : www.sacem.fr

Publié le 13 mars 2024