Les bonnes ondes du Petit Faucheux, Tours

Janvier 2024

En près de 40 ans, la salle de jazz et musiques improvisées de Tours s’est imposée comme une référence nationale. Scène de musique actuelles (SMAC) historique, lieu central de plusieurs festivals (Emergences, Super Flux, Chinon en Jazz), espace de jeu prisé par les pointures du jazz… Le Petit Faucheux fait sonner la note bleue en Touraine.

Dans l’angle de la rue léonard de Vinci, le bâtiment aux quatre murs blancs tranche avec la chaleur de la salle. Les deux-cents chaises en bois et velours rouges offrent toutes un point de vue idéal sur la scène. L’acoustique y est parfaite. Et l’esprit familial des tout-débuts est resté intact. Celui du café-théâtre, ouvert en 1983, rue des Cerisiers dans le vieux-Tours.

DES DÉBUTS QU SWINGUENT

Gilles Servat ou Dick Annegarn venaient s’y produire devant une cinquantaine de personnes et Bernard Lubat faisait partie des habitués. Un soir d’après concert, Bernard Aimé, journaliste à Jazz Magazine suggère que la petite salle devienne un club exclusivement réservé au jazz. Enthousiasmé par l’idée, Bernard Lubat programme des concerts durant deux ans. À la fin des années 80, Bernard Aimé rejoint l’équipe pour assurer à son tour bénévolement la programmation, avant de devenir directeur artistique du lieu de 1995 à 2008. Il parvient à convaincre le ministère de la Culture de faire du Petit Faucheux la première scène de musiques actuelles en France. Elle déménage ensuite en 2004 dans un ancien théâtre à la hauteur des musiciens accueillis.

©Rémi Angeli

LA SMAC DU JAZZ

La salle est aujourd’hui une SMAC (Scène de Musiques Actuelles), spécialisée en jazz et musiques improvisées. Elle privilégie la création contemporaine tout en offrant une place aux grandes références historiques de cette musique. Kenny Barron, Louis Sclavis, Marc Ducret, Martial Solal, Paolo Fresu, Anthony Braxton ou John Taylor s’y sont souvent produits.

« Nous développons un projet culturel autour de trois axes principaux. La diffusion de spectacles dans et hors les murs, les résidences d’artistes et les actions de sensibilisation des pratiques artistiques menées auprès des populations » précise Sylvain Élie, le directeur des lieux, « notre ambition est de développer la visibilité internationale de la salle tourangelle ».

POUR TOUS LES GOÛTS, TOUTES LES OREILLES ET TOUS LES CURIEUX

En plus de la programmation annuelle, Le Petit Faucheux s’investit dans trois festivals. Emergences, en novembre, coorganisé avec l’école Jazz à Tours pour faire découvrir les nouveaux visages de la scène jazz. Super Flux en avril, imaginé par Le Petit faucheux et Le Temps Machine, l’autre Scène de Musiques Actuelles de l’agglomération, plus dédiée au rock et à l’électro. « Super Flux est un concentré de musiques surprenantes, un laboratoire de création et d'expérimentation inqualifiables et inclassables » détaille Mathieu Durieux responsable de communication du lieu. Et enfin Chinon en Jazz en juin « Il est gratuit. Nous programmons des concerts grand public mais aussi plus avant-gardistes, le spectre du jazz actuel, dans plusieurs lieux emblématiques de la ville comme la Forteresse Royale ou le Musée Rabelais La Devinière »

UN PARTENARIAT CLÉ AVEC LA SACEM

L’équipe du Petit Faucheux compte désormais dix permanents, dont Estelle Bazin chargée, entre autres, des relations avec la Sacem. « La Sacem est un partenaire historique du Petit Faucheux. En tant que SMAC, nous disposons d’aides. La Sacem soutient le festival Emergences parce qu’il fait connaître de jeunes talents et que nous y organisons des Master Class » précise-t-elle. « En plus des cachets des artistes que nous recevons, nous payons des droits d’auteur sur leurs œuvres et leurs compositions que la Sacem redistribue. Les salles comme les nôtres sont considérablement importantes pour faire vivre des artistes qui sont peu diffusés sur les antennes des radios ou les chaines de télévision ».

Publié le 19 janvier 2024