Entretien avec Marie Lopez, déléguée régionale de Nice et directrice territoriale Côte d’Azur de la Sacem

Décembre 2024

Elle partage son quotidien : joindre l’ordinaire à l’exceptionnel... pari tenu !

Comment s’organise votre travail dans votre direction territoriale ?

Nous avons deux sites, l’un à Nice, l’autre à Toulon. À Nice, nous gérons les Alpes-Maritimes et la moitié du Var. Toulon a la responsabilité de l’ouest du Var. Nous gérons également une partie des Alpes-de-Haute-Provence, une région très touristique au profil plus rural. Nous avons 952 sociétaires, créateurs de musique, et 15 844 clients diffuseurs de musique.
Nous sommes trois managers à la Direction territoriale et une vingtaine de collaborateurs. Une partie est dédiée à accueillir les sociétaires et les clients, à répondre à toutes leurs questions et à gérer les dossiers, une autre investit le terrain. Notre pratique est nécessairement différente d’autres régions.

Vous pensez à la saisonnalité ?

Bien sûr. Je dirais par ailleurs que notre activité se rapproche de la région parisienne, avec une très forte concentration sur l’événementiel, avec le festival de Cannes, le Midem, le LIONS, sur les plages et le littoral varois.
Pendant la période estivale, l’activité se renforce. Sur tout le bassin de la Côte d’Azur, nous avons un parc de clients particulièrement fourni en établissements dansants qui demandent un suivi particulier.
À cela s’ajoutent les festivals. La Sacem en aide 15 dans la région, des plus anciens, tels que Jazz à Juan, aux plus récents et conceptuels tels que Crossover de Nice.

Vous mettez très certainement à l'honneur les dispositifs d'aide, tels que Tous en Live, qui facilite l'organisation de concerts pour les cafés, restaurants, notamment en les aidant financièrement ?

Oui, treize établissements, cafés, restaurants et quelques discothèques de la région ont eu une aide Tous en Live, qui permet de financer à hauteur de 250 € l’organisation d’un concert. Nous veillons à une répartition équilibrée, y compris dans des territoires plus ruraux.
Nous participons bien sûr aux programmes mis en place nationalement par la Sacem, en soutenant des salles et des projets dans le cadre des programmes d’Action culturelle, ou encore dans le cadre des Fabriques à musique en collaboration avec l’Éducation nationale – un créateur va plusieurs fois dans une classe pour créer une œuvre, qui sera ensuite restituée.

La Côte d’Azur fait rêver, mais elle est aussi synonyme d’une certaine frénésie. Comment gérer le quotidien ?

Nous avons comme clients des établissements emblématiques de la French Riviera, comme certaines plages du golfe de Saint-Tropez ou de la côte varoise, qui diffusent énormément de musique. Nous y prêtons bien sûr la plus grande attention !
Beaucoup de nos sociétaires créateurs tournent énormément dans ces établissements-là pendant la saison d’été, effectuant pour certains jusqu’à quatre-vingts dates, sur une période très courte. Nous nous trouvons face à une grande masse de données à gérer au plus vite, à vérifier, parfois au fil de l’eau, avec le souci de répartir leurs droits au plus vite après la saison estivale.

Y a-t-il une esthétique musicale particulière sur le territoire de la Côte d’Azur ?

Pas vraiment, mais les musiques électroniques sont très représentées, le jazz aussi, le rock, moins.

Publié le 09 décembre 2024