Construit en 1945 au cœur du jardin Albert 1er, face à la mer, le Théâtre de Verdure de Nice a accueilli des vedettes du monde entier, maîtres du jazz, de la chanson ou de la pop, se produisant au beau milieu des pins, palmiers, cyprès et fontaines qui bordent l’édifice à l’architecture d’inspiration grecque.
Le Festival Crossover s’y est installé pour fêter sa quinzième édition avec une programmation mêlant rap, électro, rock, hip-hop et d'autres esthétiques, moins communes à l’esprit du lieu. Une trentaine d’artistes pour quatre jours de festival, du 4 au 8 septembre, unis par un éclectisme gravé dans l’ADN du festival. Le Crossover se moque des frontières, il les franchit et les dépasse.
Crossover cultive les valeurs de l’émergence, du circuit-court, s’implantant avec audace au cœur de la Riviera française, replaçant Nice dans le jeu urbain, une ville universitaire avec son public étudiant, jeune, qui en cours d’année fréquente par exemple le 109, tiers-lieu culturel aménagé dans les anciens abattoirs de la ville, avec concerts dans la grande Halle et au Frigo 16, quatre cents places tout en énergie, géré par Panda Events.
Depuis plusieurs années, la Sacem soutient Crossover, dans le cadre de son action culturelle, pour son implication dans le soutien aux artistes créateurs d’esthétiques variées.
De tout repos, le Théâtre de Verdure ? Non, pour cause de tempête, la soirée d’ouverture de Crossover a fait long feu (Favé, La Fève, Zamdane, la nouvelle vague de rappeurs français). La météo remise d’aplomb, le festival y a présenté Vladimir Cauchemar, alias Guillaume Brière, DJ, beatmaker, compositeur et producteur, complice de SCH, Lorenzo ou Clara Luciani.
L’homme apparaît masqué, à la façon des rituels de la fête des morts du Mexique. « La crème de la crème », selon la directrice du festival Allegra Trichard, qui préside également aux destinées des Plages électroniques de Cannes au sein de la société Allover Production, issue de Panda Events, très engagée sur l’éducation artistique et sur l’accompagnement des créateurs locaux.
Selon elle, « Crossover veut montrer des genres très différents, avec des artistes français en plein essor et mène des actions tout au long de l’année, dans des endroits singuliers, des lieux de patrimoine, des paysages d’envergure… », de l’Opéra à la Colline du Château, de la Villa Arson à la Chapelle de la Providence.
Au 109, se sont succédés le groupe Acid Arab ou encore le DJ et producteur Yuksek, artisan d’une fête du dancefloor hédoniste et sensuelle. Et puis Guillaume Labadie, qui a choisi pour pseudonyme I Hate Models — littéralement « je déteste les modèles », exprimant une « aversion pour les modèles ou genres littéraux et le fait d'être enfermé dans des catégories ».
Alchimie de Crossover : l’affiche I Hate Models/Vladimir Cauchemar se complétait par Venga, jeune toulonnaise et nouvelle figure de la scène Bass française, en plein essor.
Publié le 26 septembre 2024