Le rôle de notre délégation territoriale de Paris ?  Accompagner tous nos clients 

Sur l’ensemble du territoire, les collaborateurs de la Sacem travaillent à collecter les droits d’auteur. Ceux-ci, rappelons-le, constituent l’unique rémunération des créateurs quand leurs œuvres musicales sont jouées.

À Paris, capitale à l’offre culturelle foisonnante, ils sont une trentaine de collaborateurs au service de tous les clients diffuseurs de musique, du bar dansant au musée d’Orsay. Rencontre avec Pascal Lefèvre qui dirige cette direction territoriale parisienne.

Vous venez de célébrer les dix ans de la direction territoriale parisienne. Quel est son rôle ?

Pascal Lefèvre : Comme nous le faisons sur tout le territoire, notre rôle est d’accompagner nos clients dans la collecte des droits d’auteur, qui sont primordiaux pour faire vivre les créateurs et leurs œuvres. Notre but est de faire en sorte que chaque lieu qui diffuse de la musique contribue à les rémunérer en leur versant des droits d’auteur. Cela passe, en amont, par des rencontres, des discussions, de la pédagogie autour du droit d’auteur… Nous travaillons chaque année avec plus de 15 000 clients.

La particularité de Paris réside dans le nombre très important de lieux qui diffusent énormément de musique : nous travaillons avec des centaines d’interlocuteurs, des plus grandes discothèques jusqu’aux petits bars dansants, de la Fashion Week jusqu’aux grands événements d’entreprises. L’offre culturelle à Paris est très dense et la vie nocturne riche : nous devons donc être en contact permanent avec les professionnels de la nuit, comme avec l’ensemble du secteur culturel et les 300 salles de spectacle de la capitale. À Paris, la musique est partout ! C’est passionnant et totalement unique en France. Par exemple, savez-vous que notre action touche également les programmations musicales de grands musées parisiens ? C’est pour cela qu’il y a dix ans, nous avons voulu créer une direction territoriale sur-mesure dédiée à la capitale, rassemblant en un lieu unique les différentes délégations qui existaient précédemment sur le territoire de Paris.

Paris constitue le miroir grossissant de l’actualité du pays… cela vous impacte nécessairement ?

Pascal Lefèvre : Tout à fait. Nos clients ont vécu, comme les créateurs et créatrices, de multiples événements. Depuis 10 ans, la ville de Paris et, avec elle, tout le secteur de la culture et de la restauration comme du commerce ont connu des attentats meurtriers, des grèves à répétition et la pandémie de covid-19. Nous les avons vécus avec eux. Je dirais que c’est ce qui fait collectivement notre force : avec nos clients, nous avons une puissante capacité commune de résilience et de rebond. Notre rôle est aussi de les accompagner dans tous les épisodes de leur vie professionnelle et parfois, également, plus personnellement.

Paris est une ville parfois avant-gardiste dans certaines formes d’art. Comment vous y adaptez-vous ?

Pascal Lefèvre : C’est souvent à Paris que naissent de nouvelles formes d’art : des spectacles immersifs par exemple, ou d’autres mêlant différentes esthétiques et faisant appel à la musique autant qu’à la danse ou au théâtre (comédies musicales, ciné-concerts, humour musical, etc.)… Il y a énormément de lieux innovants dans le spectacle vivant et c’est notre rôle de nous assurer que tous les droits d’auteur reviennent aux artistes concernés. Cela nécessite de nous adapter en permanence aux nouvelles formes de création ou de diffusion des spectacles. C’est passionnant.

C’est donc constamment, aussi, un travail de pédagogie avec tous les acteurs et actrices concernés ?

Pascal Lefèvre : Oui, c’est pour cela que nous avons organisé pour nos dix ans des rencontres avec des sociétaires et des clients, autour de la collecte et de la façon dont on s’organise sur le terrain. La pédagogie autour de la Sacem et du droit d’auteur est cruciale tant pour les clients que pour les sociétaires. Nos clients sont souvent surpris d’apprendre que nous sommes une société à but non lucratif, qui reverse en moyenne 85 % des sommes qu’elle collecte aux créateurs et aux éditeurs. De la même manière, les 400 000 créateurs et créatrices qui touchent des droits d’auteur chaque année pour l’utilisation de leurs œuvres doivent comprendre comment est faite cette redistribution lorsqu’une de leurs œuvres est diffusée chez l’un de nos clients. Aller à leur rencontre permet de rendre plus concret notre travail et surtout son intérêt : faire vivre l’art et la musique grâce aux droits d’auteur.

Publié le 06 juin 2024