Depuis 32 ans, au cœur de Vendôme, le festival Les Rockomotives, soutenu par la Sacem, propose un panorama alléchant, allant de l’émergence à la française aux découvertes musicales du monde entier. Objectif : bousculer, bouleverser et satisfaire un public curieux toujours plus diversifié et nombreux.
“On ne se refuse rien”, clame Jocelyn Borde. Directeur de l’association Figures Libres qui s’occupe - entre autres - du festival Les Rockomotives, il a à cœur de montrer le “bouillonnement artistique” qui existe dans le monde et sur son territoire, le Loir-et-Cher. Depuis 32 ans, le festival (qui se déroule sur huit jours) fait rimer ruralité avec émergence et découverte musicale dans ce département moins riche en infrastructures culturelles que les grandes agglomérations environnantes.
Lors de sa dernière édition, du 26 octobre au 2 novembre, de nombreux artistes français et internationaux, de Clara Ysé à la voix d’or au groupe de cold wave Gwendoline, se sont succédé sur scène. Jeanne Added (récemment consacrée Grand Prix de la chanson aux Grands Prix Sacem et marraine de la promotion 2024 des sociétaires professionnels à la Sacem), en acoustique, en était la tête d’affiche. “Notre public nous fait confiance”, admet Jocelyn Borde. “Une majorité de festivaliers viennent pour une tête d’affiche et reviennent à 95% avec des découvertes musicales qui les ont enflammés.” Un public curieux et ouvert qu’il convient de satisfaire, donc, quitte à le bousculer ou à affirmer des choix de programmation pas toujours évidents.
Un rôle de curation
Car le festival Les Rockomotives a surtout un rôle de curation. “Beaucoup de personnes de notre public nous disent qu’il n'est pas évident de découvrir facilement de la nouvelle musique. L’offre est extrêmement riche et il y a beaucoup de canaux possibles pour en écouter”, souligne-t-il. Un festival comme celui-ci, c’est un moyen pour eux de prendre “un bol de découvertes”, triées sur le volet par des professionnels.
L’association Figures Libres, outre Les Rockomotives, accompagne tout au long de l’année de nombreuses actions culturelles, un label - Figures Libres les disques - et d’autres événements locaux comme Charivari ou le festival Gare à la Rochette. Résultat, grâce à son travail, c’est un public confiant et toujours plus ouvert qui prend ses places chaque année pour le festival Les Rockomotives : “cette année, on a par exemple programmé Dothe, un projet mené par Rachel Langlais autour des pianos préparés. C’était au cœur de la chapelle Saint-Jacques. Voir des familles ou des populations plus âgées, moins habituées à nos propositions, venir découvrir des formats ambitieux comme celui-ci, c’est pour nous une très belle reconnaissance”, confie-t-il. Et un moyen de rendre la culture toujours plus vivante et dansante.
Ce rayonnement local, rural et ouvert sur le monde, la Sacem tient à l’encourager et le fait à travers ses programmes d’aides. “C’est important pour nous d’avoir, grâce à la Sacem notamment, un rayonnement national. Ça nous conforte dans l’idée que tout le travail de découverte, de recherche artistique, de curiosité et de médiation que nous faisons tout au long de l’année a de la valeur.” Et c’est bien grâce à ce type d’accompagnement que ces événements culturels peuvent se permettre “un petit pas de côté” pour faire scintiller la musique et continuer à toujours bousculer la culture.
Publié le 09 décembre 2024