À Luchon, le jazz au sommet

1er au 3 août

Né dans les hauteurs de Chamonix, le festival Cosmojazz investit pour la deuxième année les cimes de Luchon, du 1er au 3 août. Un rendez-vous où jazz et musiques du monde résonnent en altitude, dans une atmosphère suspendue entre brume et lumière.

Ce vendredi 2 août 2024, une brume épaisse flotte sur le lac d’Espingo, à 1882 mètres d’altitude, lorsque les premières notes d’Anouck résonnent. En un instant, le voile se lève, révélant les eaux et les sommets baignés de lumière. Un mirage ? Non, la magie du live. Ces miracles atmosphériques sont la signature du Cosmojazz, festival né en Haute-Savoie, sous l’impulsion d’André Manoukian, et qui, depuis l’année dernière, s’est inventé une seconde vie à Luchon.

Pour cette deuxième édition, les concerts s’égrèneront du 1er au 3 août dans des amphithéâtres naturels à couper le souffle, mais pas seulement. À midi, le public pourra découvrir les artistes en plein air, face aux sommets. Le soir, le cœur de Luchon s’animera : concerts sous la halle des commerçants, sets improvisés sur le marché du samedi matin, jam sessions dans les bars, scènes installées au bord des terrasses ou d’un restaurant.

Pour que la ville entière se transforme en salle de concert, cette année, tout sera en accès libre : une volonté revendiquée de participation plus que de gratuité. « Chacun donne ce qu’il peut, en temps ou en argent. L’idée, c’est l’ouverture, la surprise », affirme sa directrice, Marie Seguret.

Avec des concerts avoisinant les 1000 spectateurs et une cinquantaine de bénévoles, le festival veut faire rayonner le territoire. Il fédère bars, commerçants, producteurs locaux, et peut compter sur le soutien de la mairie et de la région. Un partenariat fort, noué avec la MJC, permet à des ados de participer au montage des scènes, après une nuit de bivouac. « Notre public de demain, c’est les jeunes d’aujourd’hui », rappelle l’organisatrice.

La scène émergente régionale y croise des noms confirmés. À l’affiche, entre autres : le quartet occitan de Guillaume Lopez, le chanteur et guitariste Hugh Coltman, le quintet catalan Maruja Limón ou encore Storm, duo toulousain à vielle à roue électrique.

Et partout, cette atmosphère sans hiérarchie ni barrières : pas de carré VIP, pas de loges, mais une convivialité affirmée. « On veut créer de la confiance. À terme, notre objectif est que les festivaliers viennent sans même regarder la programmation, pour l’accueil autant que pour la musique. », assure Marie Seguret.

L’équipe rêve déjà plus loin. Une résidence d’artiste est en projet, tout comme une date hors les murs à Toulouse en 2026. En attendant, c’est à Luchon que le jazz tutoie les cimes.

Publié le 03 juillet 2025