Le coup d’envoi des festivals du Parc Floral, dans le bois de Vincennes à Paris a été donné le 28 juin dernier. Jusqu’au 6 septembre, le jazz, la musique classique et le répertoire jeune public seront à nouveau à l’honneur dans une formule renouvelée. L’occasion de faire le point sur ce rendez-vous incontournable depuis plus de 20 ans.

C’est une institution des étés parisiens. Voilà plus de 20 ans que la musique prend ses quartiers d’été dans le bel écrin de verdure du Parc Floral. Depuis l’an dernier, la formule a légèrement évolué, dans « une volonté de mettre en valeur la musique, plus qu’une esthétique en particulier » explique sa directrice, Émilie Houdebine.
VOYAGE MUSICAL
Les festivals du Parc Floral, ce sont trois événements en un : Pestacles, dédié au jeune public, Classique au vert, à la musique classique et Paris Jazz festival. Depuis l’an dernier, l’équipe du festival a décidé d’entremêler ces trois événements pour donner accès au public à la plus grande diversité possible. « Il s’agit vraiment de créer des ponts entre les esthétiques, décloisonner les répertoires et ainsi ouvrir les portes pour élargir et renouveler les publics ; mais aussi faire connaître ces musiques au plus grand nombre » poursuit la directrice. Aussi, tout l’été, les semaines sont-elles émaillées de concerts jeune public le mercredi, d’un concert de jazz ou de classique le samedi et d’un double plateau classique et jazz le dimanche.
Au-delà de la diversité des répertoires, l’accent est mis sur « le métissage musical » détaille Danièle Gambino, programmatrice. « Nous veillons à avoir une programmation large, qui comprend le jazz électro, afro et même classique » poursuit-elle. Cette importance accordée à la diversité se traduit également en termes de parité et d’origine des musiciens. « Nous accueillons des groupes de tous les continents, renchérit Émilie Houdebine, comme Camilla George, compositrice et saxophoniste londonienne d’origine nigériane, programmée à l’ouverture du festival ». C’est aussi le cas de Mieko Miyazaki, une joueuse japonaise de koto, un instrument traditionnel. Artiste associée cette année, elle intervient sur les deux répertoires : classique et jazz. « L’idée est d’emmener notre public en voyage avec nous tout au long de l’été » résume joliment Danièle Gambino.
L’ÉMERGENCE À L’HONNEUR
« C’était un enjeu, aussi, de repositionner le festival, qui a accueilli de grands noms du jazz, pour faire une place plus importante à l’émergence » poursuit la programmatrice du festival. Un pari qui s’avère plutôt réussi. 3 000 personnes ont assisté à l’ouverture du Paris jazz festival, qui voyait se produire sur scène Louis Matute large ensemble et Camilla George, deux artistes peu connus du grand public. « C’est autant qu’une soirée où on accueillerait des têtes d’affiche » se réjouit Émilie Houdebine.
« Nous avons la chance d’avoir une jeune scène jazz très dynamique à mettre en valeur » détaille Danièle Gambino. Pour la programmation jazz, l’équipe travaille avec Jazz migration, le programme de l’AJC (association jazz croisé) dédié à l’émergence et Jammin’ Juan.
Pour le classique aussi, l’objectif est de mettre en valeur les nouveaux talents. L’équipe du festival travaille sa programmation en lien avec la Fondation Capuçon et Pro quartet.
« Le public rentre dans le jeu de la découverte, c’est même l’une de leurs principales motivations à assister à des spectacles » développe la directrice des festivals. « Nous avons la chance de ne pas dépendre de la billetterie, ce qui nous laisse assez libres pour établir une programmation audacieuse, hors des sentiers battus » explique Danièle Gambino. Les concerts des trois festivals sont gratuits. « C’est possible grâce au soutien de nos partenaires, comme la Sacem, qui soutient Paris Jazz festival et Pestacles » poursuit Émilie Houdebine.
CONVIVIALITÉ
L’an dernier, 66 000 spectateurs se sont pressés au Parc Floral, dans une ambiance particulière. « Le festival a un attrait particulier. À la fois par sa gratuité et sa situation, dans cet écrin de verdure », selon la directrice, cela joue sur la mixité du public : « il y a des habitués attirés par la programmation, mais aussi des gens qui ne vont jamais au spectacle ». Il faut dire que le lieu s’y prête. Ce cadre idyllique, aux portes de Paris, est propice aux rencontres, à la proximité. « C’est très ritualisé, beaucoup de gens s’installent, pique-niquent… C’est très familial » poursuit-elle.
« Cela joue sur notre programmation, complète la programmatrice, nous choisissons aussi des artistes qui se prêtent au jeu de cette proximité, du lien et de la convivialité avec le public. »
Publié le 10 juillet 2023