Le projet Eurêka'Incub a été inauguré le 10 octobre 2024 à Samazan, commune périphérique de Marmande (Lot-et-Garonne), en bordure de l’A62 qui relie Bordeaux à Toulouse, un point stratégique du territoire.
« Cet incubateur appartient à un ensemble de pépinières d'entreprises. Il est dédié au développement des industries culturelles et créatives (ICC) dans le Val de Garonne », explique Nathalie Chapuy, qui en assure le suivi pour le compte du festival Garorock, né à Marmande en 1997, et partenaire d’Eurêka Marmande Sud tout comme le Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne, créé en 2016.
Soutenue par l’Université Bordeaux Inter-Culture, la première saison d’Eurêka'Incub a reçu « vingt-neuf dossiers. Nous en avons sélectionné sept, que nous accompagnons à travers un comité de suivi : outre l’originalité de leur projet, nous jugeons les candidats sur leur dynamisme et leur assiduité. Garorock offre à ceux dont le projet est le plus abouti de le mettre en pratique durant le festival », soit plusieurs dizaines de groupes et artistes de tendance rock et une moyenne de 150 000 spectateurs pour la vingt-neuvième édition (du 3 au 6 juillet 2025).
Garorock, acquis en 2024 par le géant allemand CTS Eventim, a toujours joué un rôle de pionnier dans l’organisation festivalière. Il a par exemple importé le principe du cashless – un bracelet pour tout payer : « Ludovic Larbodie, le fondateur, avait découvert le principe au Canada, et il a été le premier à le diffuser en France. Cet esprit d’innovation est inscrit dans l’ADN du festival », selon Nathalie Chapuy.
« Inventer le festival de demain » : une belle thématique pour cette première pépinière.
« Ce qui est passionnant, c’est de voir la mise en place de chaque start-up, de leur apporter notre savoir-faire, et de les mettre en relation avec des spécialistes quand les projets sont très techniques. L’idée est de créer des entreprises sur le territoire, après huit mois passés dans l’incubateur. »
Décarbonisation, amélioration de l’expérience festivalière (alimentation, logement) et des mobilités, gestion des déchets et de l’eau, études de raccordement du site au réseau électrique pour éviter les groupes électrogènes : Garorock, devenu l’un des plus gros festivals français, soutenu par la Sacem, y travaille activement, embarquant avec lui les jeunes « incubés », qui planchent pour leur part sur d’apparents détails... mais qui participent pleinement à l’expérience des festivaliers !
Ainsi, le projet Javatic propose-t-il une machine capable de distribuer douze verres (d’eau également !) simultanément en moins de 25 secondes, évitant ainsi les files d’attente, et OP Connect, mené par des étudiants de l’Institut d’optique Graduate School Nouvelle-Aquitaine, propose de remplacer la 5G par les ondes optiques. Une technologie au laser utilisée dans l’aéronautique, qui éviterait les rendez-vous manqués et les soupirs « pas de réseau » propres aux grands événements.
En alliant créativité, technologie et engagement environnemental, cette pépinière d’entreprises incarne une dynamique d’innovation et de développement territorial unique en Lot-et-Garonne.
Publié le 10 décembre 2024